Tristesse de Robinson

Vincent Calvet
Avec les acryliques de Lydia Padellec

(Juillet 2017)

Extrait

Souvent les brumes du matin caressent son visage,Tristesse de Robinson
Ondoyante rivière aux veines silencieuses.
Les mousses, les micas, les pierres de diamant pur.
Elle chante à la lisière.
Le tonnerre a brisé les rocs.
L’orage gronde et ravage les herbages.
Déclivités lourdes écorchées vives.
Des routes désaxées par les tempêtes.
Arbres arrachés montrant leurs tripes
Calcinées.
Les carcasses des ifs.
La douleur du ciel étale sa blancheur.
Tout semble s’apaiser en un même soupir,
Une odeur de buis brûlés.
Après chaque blessure,
On voit jaillir la source,
Au fond imperceptible et mouvant,
Dans le silence clair des labours.

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