Le sémaphore du temps, de Maggy de Coster, peintures de Irène Shraer ; 2010, 12 euros. Editions de la Lune bleue
Dans ses « Mémoires inachevés d’une île moribonde » (1998), Maggy de Coster évoquait les malheurs de sa patrie d’origine : Haïti. Ici, on retrouve, mais à l’échelle planétaire, son indignation contre l’injustice, en particulier face à « ces mille et un tribuns / qui trafiquent les destins des miséreux ».
Elle fait entendre la voix originale d’une femme blessée par les malheurs qui s’abattent sur le monde, sans renoncer à l’espoir omniprésent dans sa poésie. Chez elle, la certitude demeure qu’en fin de compte, l’amour viendra à bout de la haine, et que la vie renaîtra avec la floraison des bleuets.
La sensibilité de ses poèmes trouve un superbe écho dans les peintures de Irène Shraer : le résultat est un très beau livre d’artiste signé et tiré à cinquante exemplaires.
Eliane Biedermann, revue Intervention à haute voix n°48